Le panafricanisme n’est pas né dans la patrie africaine, mais dans la Diaspora. Il s’est développé à travers « un triangle compliqué d’influences atlantiques » entre l’Amérique, l’Europe et l’Afrique.
Le projet panafricaniste est historiquement le produit logique des conditions et des conséquences du commerce européen d’esclaves. Les esclaves africains de diverses origines et leurs descendants se sont trouvés placés dans un système d’exploitation où leur origine africaine était la marque de leur statut servile. Dans la nuit de l’esclavage, le peuple déporté, soumis à une oppression si totalement inhumaine, continuait à vivre, à créer, à épanouir sa culture en terre étrangère, à inventer le rêve du retour à l’Afrique. Le panafricanisme met l’accent sur leur expérience commune pour développer la solidarité et la résistance à l’exploitation, considérant que les différences culturelles ou d’origine sont secondaires.
Le Dr Williams E. DuBois, l’un des chantres de ce mouvement écrira en 1919 : « Le mouvement africain signifie pour nous ce que le mouvement sioniste doit obligatoirement signifier pour les juifs : la centralisation de l’effort racial et la reconnaissance d’une souche raciale
A Londres, le groupe des « Sons of Africa » s’était constitué vers 1776 en groupe politique pour exiger la fin de l’esclavage dans tout l’empire britannique et dans le monde, s’adressant aux hommes politiques anglais et au roi George III par des lettres et des pétitions.
Bien que comme mouvement, le panafricanisme soit ainsi apparu en 1776, il ne prendra son nom que plus de dix ans plus tard, en 1900. C’est en 1900 en effet, que Henry Sylvester Williams, un avocat noir originaire des Antilles anglaises, appela cette union de tous les Africains le panafricanisme. Henry Sylvester Williams concevait à l’origine le panafricanisme comme l’unité du continent africain, l’Afrique du Nord exclue.