Déclaration de la Ligue Panafricaine – UMOJA suite à l’expulsion des congolais (RDC) par le régime françafricain de Brazzaville. « La pire des choses ce n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien » disait Norbert Zongo. Des Congolais qui expulsent des Congolais ? Pour quelles raisons inavouées ? L’autophobie a-t-elle
Déclaration de la Ligue Panafricaine – UMOJA suite à l’expulsion des congolais (RDC) par le régime françafricain de Brazzaville.
« La pire des choses ce n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien » disait Norbert Zongo. Des Congolais qui expulsent des Congolais ? Pour quelles raisons inavouées ? L’autophobie a-t-elle à ce point aveuglé le pouvoir françafricain congolais ?
Souvenons-nous : le 24 avril 1973, en échange de l’extradition de « douze militaires progressistes zaïrois » accusés d’avoir tenté de renverser Mobutu, et réfugiés pour cela au Congo, les militants du M22 repliés au Zaïre avaient été arrêtés et remis pieds et poings liés aux autorités congolaises. Ange Diawara et ses compagnons furent criblés de balles, alors qu’ils étaient ligotés et sans défense, et « achevés comme des animaux » par les nervis de Marien Ngouabi. Dans le même temps, les militaires zaïrois connaissaient le même impitoyable sort extra-judiciaire, entre les mains cruelles de la soldatesque de Mobutu.
Aujourd’hui, ce sont des milliers de frères et sœurs de la rive gauche du fleuve Congo sont expulsés par le pouvoir congolais de Brazzaville. On notera, sans grand étonnement, l’omniprésence coupable de Denis Sassou NGUESSO dans les deux circonstances fratricides, anti-panafricanistes.
Pour autant, devant ce nouvel épisode de violence d’État sous le nom de « Opération mbata ya mokolo » au Congo, il est temps que la voix des panafricanistes des deux rives (et du monde entier) s’élève. Le temps est arrivé pour que des voix politiques et citoyennes s’élèvent enfin pour s’indigner publiquement face à cette énième escalade du micro-nationalisme obtus, autophobe, qui a fait couler tant de larmes et de sang dans le bassin du Grand Fleuve.
La Ligue Panafricaine – Umoja et la famille panafricaniste s’insurgent contre cette politique qui marque un véritable recul des efforts entrepris pour concrétiser le rêve panafricaniste entrepris par Sylvester Williams, Marcus Garvey, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Barthélémy Boganda et bien d’autres leaders panafricanistes.
Si les hommes de culture ont chanté « Kinshasa-Brazza ezali mboka moko » autrement dit, les deux capitales du Congo forment un même pays, ce n’est pas une vue de l’esprit. Il n’est pas besoin de démontrer que nous avons affaire à un même peuple. L’histoire de l’Afrique nous l’enseigne. L’expulsion des Congolais de la RDC, par des autorités de Brazzaville inféodées au capitalisme esclavagiste, est une honte et une trahison pour notre peuple.
Au contraire, c’est l’union politico-économique du même peuple congolais des deux rives qui est la seule perspective stratégique viable :
– plutôt que de sacraliser des frontières artificielles (psychiques et administratives) infligées par la conférence de Berlin 1884/85, il urge que nos deux États se rapprochent, se fédèrent, et que nos nations unissent leurs talents et énergies pour la Renaissance panafricaine tant espérée ;
– plutôt que des Congolais expulsent d’autres Congolais, c’est ensemble unis qu’ils doivent à la maîtrise de l’exploitation économique de leurs immenses ressources naturelles, dans leurs propres intérêts et dans l’intérêt d’une renaissance économique et industrielle panafricaines.
C’est l’absence d’une véritable vision panafricaniste et la vacuité géostratégique du personnel politique françafricain qui causent autant de ravages à notre peuple de part et d’autre du grand fleuve. Alors que sous d’autres cieux les panafricanistes multiplient des initiatives pour unir les populations à travers des grands ensembles politiques économiques et sociaux, nos autorités qui manquent de vision à moyen et à long terme se complaisent encore à de basses manœuvres qui humilient et font souffrir leur peuple.
Nous, Ligue Panafricaine-UMOJA exigeons le retour immédiat à un climat d’apaisement afin que le peuple congolais des deux rives retrouve la Paix et la dignité humaine. Nous, Ligue Panafricaine-UMOJA appelons le peuple Congolais à mutualiser ses efforts, en vue de se défaire des régimes politiques iniques et construire une vraie sécurité militaire, économique et politique, dans le cadre du panafricanisme.
C’est le prix d’une vraie paix entre les populations d’un même peuple congolais.
Paris le 25 mai 2014
Pour la LP-U
Le Bureau Exécutif Fédéral