COMMUNIQUE DE PRESSE : Déclaration de la Ligue Panafricaine UMOJA (LP-U) Sur le drame de la République Centrafricaine La Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-U) exprime sa vive préoccupation face à la situation socio politique dramatique qui prévaut en République Centrafricaine. En effet, dans cet État à la souveraineté fictive et véritable Territoire d’Outre-Mer (TOM) de
COMMUNIQUE DE PRESSE :
Déclaration de la Ligue Panafricaine UMOJA (LP-U)
Sur le drame de la République Centrafricaine
La Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-U) exprime sa vive préoccupation face à la situation socio politique dramatique qui prévaut en République Centrafricaine. En effet, dans cet État à la souveraineté fictive et véritable Territoire d’Outre-Mer (TOM) de la France, depuis l’avènement de la Seleka, le 24 mars 2013, les choses vont de mal en pis : pillages, racket, viols, exactions en tous genres sur fond d’intolérance religieuse, etc. Les nouvelles autorités de « tutelle » de ce TOM peinent manifestement à garantir la paix et la sérénité aux banguissois en particulier et aux Centrafricains en général. Cette situation n’est pourtant pas née ex nihilo.
Quelles sont réellement les racines du mal centrafricain ? Si le caractère dictatorial du régime Bozizé ne fait aucun doute, son départ que personne ne regrette suffit-t-il à mettre fin au cycle de violence que subit ce pays depuis son accession à l’indépendance, certes nominale ? Quelles sont les responsabilités respectives de la puissance tutrice, la France, d’une part, et celle de l’élite centrafricaine d’autre part, dans cette longue déconfiture ?
Saluée par l’ensemble de l’opposition centrafricaine à Bozizé, la coalition Seleka assurera-t-elle la révolution démocratique et le développement tant attendus par les Centrafricains ? Enfin, quelle est la part assumée de l’héritage panafricaniste de Barthélémy Boganda, dont la figure est abusivement revendiquée par l’ensemble de la classe politique centrafricaine, en matière de souveraineté et de la contribution à un réel leadership africain ?
Rappel des récents événements : l’ombre n’est pas la proie
Les évènements immédiats, ayant conduit au chaos actuel, indiquent qu’une rébellion lancée le 10 décembre 2012 au nord du pays, reprochant au Président François Bozizé sa gestion clanique et brutale du pouvoir, a fini par avoir raison du régime le 24 mars 2013 avec une facilité déconcertante.
Entre temps, en janvier 2013, les États françafricains de la sous-région et parrains du régime Bozizé, s’étaient réunis au Gabon sous la houlette de Denis Sassou Nguesso, Président du Congo afin de dépouiller Bozizé de la quasi-totalité de ses pouvoirs dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale, avec nomination d’un premier ministre, issu de l’opposition dite démocratique, inamovible jusqu’aux prochaines élections, tout en le laissant au pouvoir jusqu’au terme de son mandat en 2016. Ce gouvernement d’union nationale ne fera pas long feu, car les chefs militaires de la Seleka, conscients de leur supériorité sur le terrain, ont présenté de nouvelles revendications à Bozizé courant mars, sous peine de reprendre les armes dans un délai extrêmement court. C’est ce retour des hostilités qui a conduit le régime Bozizé à rendre gorge définitivement le 24 mars 2013.
Nombre d’observateurs tentent d’expliquer les causes profondes du drame centrafricain par les seules dérives du régime Bozizé. En effet, on l’oublie souvent que ce dernier fut accueilli en libérateur hier, comme d’ailleurs l’arrivée triomphale de la Seleka aujourd’hui, comme si la fin de ce régime suffit à remettre la Centrafrique sur la voie prometteuse de la démocratie et du développement.
Or, en y regardant de près, il y a une tragédie fondatrice qui tire sa source dans les conditions d’accession à l’indépendance de ce pays, suite à l’assassinat non élucidé de Barthélémy Boganda, survenu le 29 mars 1959.
La tragédie fondatrice : liquidation de l’aile nationaliste et panafricaniste
Panafricaniste convaincu, à l’époque de la Loi-cadre, Barthélémy Boganda appelé à présider l’Assemblée territoriale de l’AEF (Afrique-Équatoriale Française) à Brazzaville confiera en 1957 la présidence du gouvernement oubanguien au Dr Abel Goumba, considéré comme le plus fidèle compagnon du président du MESAN (Mouvement d’Évolution sociale d’Afrique Noire). Boganda fera de Goumba son successeur légal. Intègre, anticolonialiste intransigeant et profondément panafricaniste, Goumba représentera son mentor auprès des figures panafricanistes comme Nkrumah et Padmore lors des conférences panafricaines organisées à Accra au Ghana.
Au lendemain de la mort de Barthélémy Boganda, après avoir assuré l’intérim du pouvoir, alors qu’il se préparait à succéder à ce dernier, Abel Goumba sera confronté à une coalition pro-colonialiste (francs-maçons, l’administration coloniale et pire trahison, David Dacko et la direction du MESAN). Plus malléable, David Dacko sera choisi pour succéder à Boganda. Orphelin de son mentor politique, Goumba le représentant de l’aile nationaliste et panafricaniste du MESAN rentrera en opposition au nouveau pouvoir entre 1960 et 1964, il connaitra plusieurs fois la prison, les déportations, les procès politiques et l’exil.
Cet épisode constitue la tragédie fondatrice du chaos centrafricain, car la France usera de toute son influence pour empêcher que l’aile fidèle aux idéaux de Boganda incarnée par Goumba ne prenne le pouvoir. Alors que Boganda avait situé son action dans la construction d’un ensemble politique, monétaire et militaire des États de l’Afrique centrale afin d’échapper à la domination coloniale et à terme, d’un ensemble politique continental attesté par sa participation aux initiatives du Ghana de Kwame Nkrumah, les régimes qui ont succédé au tandem Boganda-Goumba, ont maintenu le pays sous l’éteignoir de la France, le soustrayant à l’influence du groupe des panafricanistes pour en faire un allié du groupe de Monrovia, sous la houlette d’Houphouët Boigny.
L’évocation de Barthélémy Boganda : une escroquerie politique
Toute la classe politique centrafricaine, sans exception, considère Boganda comme le père de la nation. Sa philosophie « Zo kwè zo », c’est-à-dire « toute vie, vaut une autre », est reprise dans tous les discours politiques quelque soit la tendance idéologique. Mais cette évocation de l’héritage de Boganda, quoiqu’extrêmement partielle, n’est qu’une incantation destinée à récupérer le bénéfice politique dont jouit Boganda auprès des populations.
Or, la vision de Boganda est bien plus ambitieuse et ouvertement anti-colonialiste. Boganda était contre toute forme de domination. Cette conception n’était pas que philosophique, il y a travaillé concrètement. Pour se soustraire véritablement de la domination coloniale, même après les rituels des indépendances, il a mené campagne dans le sens de l’unité politique des États actuels de la sous-région Afrique centrale, afin d’avoir les moyens de défense nécessaires pour parer à toute tentative impérialiste. Sur le plan économique, Boganda voulait en finir avec l’économie extravertie, il n’aurait pas accepté la survivance du Franc CFA qui fait tant de ravages sur les économies africaines.
Quant aux bases militaires françaises stationnées au Gabon, en Centrafrique et au Tchad, l’État fédéral prôné par Boganda ne pouvait se créer en confiant sa défense à l’ancien colonisateur, comble de sacrilège ! Boganda a combattu ouvertement les sociétés secrètes, dont les francs-maçons, qu’il dénonçait même dans les tracts publics. Avec Abel Goumba, ils n’ont pas hésité à expulser vers la France certains collaborateurs européens qui animaient les loges maçonniques locales, exerçant une mauvaise influence politique sur certains ministres africains comme David Dacko. Enfin, Boganda ne concevait l’État fédéral d’Afrique centrale que comme une étape nécessaire et non suffisante, d’où les relations qu’il entretenait avec le futur groupe de Casablanca, animé entre autres par Kwamé Nkrumah.
Que constate-t-on aujourd’hui dans la classe politique centrafricaine, se réclamant ostensiblement de Boganda ?
La quasi-totalité de la classe politique est franc-maçonne. Les relations avec l’ancienne puissance coloniale sont présentées comme des relations amicales, d’égal à égal, alors qu’en réalité, il s’agit des relations de dominant à dominé, et ce depuis plus d’un siècle ; des sociétés concessionnaires à la françafrique en passant par l’administration coloniale. Car la France fait et défait les régimes à sa guise, ce que Boganda n’aurait jamais accepté. Pour se faire adouber par l’Élysée, il y a une tendance chez les hommes politiques centrafricains à flatter la France en parlant d’histoire commune et d’intérêts communs, alors qu’il s’agit d’une histoire douloureuse, brutale et dont les contours sont imposés au peuple centrafricain. Et c’est pur mensonge que de soutenir que dans la relation entre la France et la Centrafrique, il y a des intérêts communs.
S’agissant des bases militaires françaises, véritable source d’insécurité et d’instabilité permanentes pour le pays, aucun parti politique ne demande leur départ sans condition, et encore moins, la fin du scandale du Franc CFA. Enfin, Boganda était convaincu de l’Unité culturelle radicale des peuples sub-sahariens d’où son engagement pour leur unité politique, mais on ne voit quasiment aucun leader centrafricain s’engager dans la voie du panafricanisme.
Coopération France / Centrafrique : un déni du continuum colonial
Du régime Dacko à celui de Patassé en passant par Bokassa et Kolingba, il s’agit de maintenir le pays dans le pré-carré français dans une sorte de continuum colonial. La France ne renversera ces régimes successifs que lorsque le mandataire devient encombrant, mais pour le remplacer aussitôt par un autre.
Par conséquent, en Centrafrique, depuis la proclamation de « l’indépendance », aucun régime dictatorial ou « démocratique » ne s’installe sans le soutien de la France. Et quand un régime perd la confiance de l’ancienne puissance coloniale, ses jours ne sont plus que comptés. En voici un bref aperçu :
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de la prise de pouvoir de David Dacko en 1959 contre Abel Goumba, à cause de la trahison de la direction du MESAN, soutenue par un lobby procolonialiste constitué de l’administration coloniale et des francs-maçons qui prenaient leur revanche contre Boganda en combattant son successeur légal, Abel Goumba ;
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du coup d’État de la Saint-Sylvestre, du Colonel Jean Bedel Bokassa en 1966 contre David Dacko, soutenu par les services français. Il est reproché à Dacko de se rapprocher de la Chine ce qui a provoqué l’ire du mandant français ;
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de l’opération Barracuda, renversement militaire de Bokassa en 1979 mené par l’armée française et l’installation immédiatement de David Dacko ramené à Bangui dans la soute de l’aviation militaire française ;
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du coup d’État de Kolingba en 1981 avec l’aide de la France contre David Dacko qui ne parvenait pas à apaiser l’insurrection des partisans d’Ange Félix Patassé ;
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de l’élection douteuse de Patassé en 1993 contre Abel Goumba, alors que pour tout observateur, entre Patassé, l’ancien premier ministre et idéologue de l’empire de Bokassa et Abel Goumba, homme intègre et n’ayant participé a aucun régime monopartisme depuis les « indépendances », l’issue était connue, mais la France a vite choisi celui qui pouvait faire son affaire.
L’un des moments les plus humiliants de la domination française en Centrafrique, vingt ans après les « indépendances », eut lieu sans doute sous le régime Kolingba, quand le lieutenant-colonel Jean-Claude Mantion, agent des services secrets français, chargé d’abord d’encadrer le Président David Dacko, deviendra quasiment le gouverneur général comme sous la période coloniale. Jouant le rôle d’un premier ministre informel auprès du général Kolingba, le lieutenant-colonel Mantion, organisera plusieurs répressions, avec la volonté d’attiser les rivalités inter-ethniques.
Connaissant parfaitement les intentions hégémoniques et de maintien de ce pays sous sa coupe, l’inconséquence de l’élite politique centrafricaine et de la sous-région a atteint son paroxysme, lorsqu’elle confie l’encadrement de l’armée à la France ou des dispositifs de la paix, comme la MICOPAX (MIssion de COnsolidation de la PAiX en Centrafrique) certes sous l’autorité politique de la CEEAC (Communauté Economique des États d’Afrique Centrale), mais assistée de la logistique et de 250 militaires français.
Le continuum colonial français fait mal à la Centrafrique parce que l’élite a renoncé au combat pour la souveraineté, s’abritant derrière une démocratie électoraliste, sans s’attaquer concrètement à la racine du mal.
Responsabilité de l’élite politique centrafricaine : une capitulation historique
À l’instar des acteurs politiques de la plupart des pays africains, la classe politique centrafricaine a réduit la démocratie aux seules préoccupations électoralistes au point d’en faire les principales causes des conflits. Or, l’on observe que si la démocratie ne se résumait qu’aux réussites des scrutins électoraux, le vaillant peuple malien, tant vanté pour ses deux décennies de réussite de l’alternance démocratique, et dont malheureusement les droits économiques et sociaux sont réduits à la portion congrue, ne s’est pas mobilisé massivement pour défendre les acquis de la démocratie « électoraliste », et exiger le retour à l’ordre constitutionnel.
Le peuple centrafricain se souvient que la défense de ses droits économiques et sociaux n’a jamais constitué une quelconque principale cause de conflit, pour laquelle un compromis doit être trouvé entre la majorité et l’opposition, à l’instar des questions électorales ou de partage de pouvoir.
On peut continuer d’appliquer servilement et aveuglément les plans d’ajustement structurel, y compris les politiques économiques mortifères inspirées des institutions de Bretton Woods contre les populations. Cela ne sera une cause principale de conflit entre la majorité et l’opposition, car l’ensemble du personnel politique est acquis à ce système anti-peuple. Tant pis, on reviendra sans vergogne, appeler le peuple à arbitrer la vraie cause principale de conflit portant sur les élections, même à coup de manipulation ethnique s’il le faut.
Par ailleurs, la Centrafrique, comme la plupart des pays africains de la zone CFA, ne jouit pas de l’attribut relatif à sa souveraineté monétaire. Ainsi, en janvier 1994, le FMI a obtenu de la France, véritable propriétaire du Franc CFA, sa dévaluation de 50 %. Officiellement, pour favoriser les exportations. Les effets de cette décision, qui au passage tend à démontrer la vacuité de la souveraineté de la Centrafrique tant vantée par les dirigeants politiques, furent terribles pour les populations. Par exemple : la Centrafrique important tout, surtout les produits de base, un produit fini importé de France, qui valait 100 FCFA avant la dévaluation a vu d’un coup, sa valeur doublée à 200 FCFA. Inversement, il faut vendre le double de produits pour récupérer la somme de 100 FCFA.
Un an après la dévaluation de 1994, alors que les Centrafricains n’avaient pas encore amorti les affres de la répression du FCFA, abandonnés par leurs dirigeants, la classe politique centrafricaine s’affrontait dans une nouvelle cause principale de conflit particulièrement meurtrière sur fond d’épuration ethnique, à savoir : les mutineries opposant le pouvoir de Patassé et les militaires restés favorables au général Kolingba. Plusieurs accords de partage de pouvoir furent signés dans le cadre des gouvernements d’union nationale. Jamais de tels accords pour éviter les affres des décisions économiques et sociales injustes ne sont signés.
Cette capitulation de la classe politique centrafricaine sur les questions de souveraineté monétaire se double avec l’abandon de la défense des droits économiques et sociaux des Centrafricains, comme nous l’avons montré avec l’application aveugle des PAS – PPTE et les affres de la dévaluation du FCFA en 1994.
Néocolonialisme : application scientifique du sous-développement
Il est courant que certains analystes, cherchant à relativiser les affres du néocolonialisme sur les pays africains, soutiennent que rien ne justifie les gaspillages et autres corruptions dans la gestion des ressources locales et que l’impérialisme n’explique pas tout dans le retard de développement et dans l’absence de progrès démocratique.
Ceux qui soutiennent cette thèse oublient que le sous-développement est consubstantiel au néocolonialisme ou à la françafrique. Il n’y a pas d’exemple au monde attestant un développement sain dans un système néocolonial. On a essayé de nous présenter le régime néocolonial de Côte d’Ivoire sous Houphouët Boigny, comme un miracle de développement à suivre. Confinée à produire du cacao, l’extraversion du système économique ivoirien était caractérisée par sa dépendance aux besoins de l’économie française et des alliés occidentaux. Dès le début des années 1990, ce régime à voler en éclat, avec les conséquences politiques que l’on sait. La longue crise que connait la Côte d’Ivoire depuis la mort d’Houphouët Boigny est aussi la résultante de ce régime néocolonial. La Centrafrique est coincée dans l’extraversion du diamant et autre minerai, rôle qui lui a été assigné par le mandant français, faisant le bonheur des industriels à Anvers en Belgique.
« On ne développe pas, on se développe », disait Joseph Ki-Zerbo, aujourd’hui les pays de l’Amérique latine comme le Venezuela, la Bolivie ou l’Équateur qui sortent des millions de gens de la pauvreté en une seule décennie, le font grâce à la reconquête de leur souveraineté en matière économique et la redistribution qui s’en suit.
Un régime néocolonial ne peut engager un plan de développement sain : développer une éducation digne et égalitaire, accroitra la conscience des masses qui poseront le problème de la dépendance à l’ancienne puissance coloniale ; lorsqu’il engage une action d’autosuffisance alimentaire par exemple, il sera amené à arrêter avec les importations qui font la richesse des entreprises de l’ex puissance coloniale. Un régime néocolonial fait quelques actions sporadiques ici et là pour endormir le peuple, mais elles ne peuvent conduire le pays à se doter d’un système économique viable.
Par conséquent, la démocratie ne s’attaquera au problème de développement que lorsqu’elle posera en même temps, la problématique de la souveraineté. Démocratie sans souveraineté, est un leurre.
Appel de la Ligue Panafricaine – UMOJA
En résumé donc, pour la Ligue Panafricaine – UMOJA, comme nous l’avons déclaré sur la tragédie de la RDC, du Mali et d’autres zones de conflit, la Centrafrique est à nouveau un cas d’école de l’échec de l’indépendance dans l’isolement, qualifié par Boganda de : dangereuse illusion. Elle lance donc un appel aux panafricanistes de la Centrafrique afin de pouvoir s’organiser comme elle tente de le faire déjà en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
L’élite africaine doit se faire violence pour se débarrasser des complexes du micro-nationalisme d’apparat qui ne protège les populations d’aucun fléau, ni sanitaire, ni économique, ni militaire. Le destin de l’Afrique est fédéral ou il ne sera pas.
Pour la Ligue Panafricaine – UMOJA, aucun sommet, aucune médiation, aucun coup d’État ne permettra de régler durablement la crise en République centrafricaine, tant que la classe politique centrafricaine n’aura pas renoué avec les idéaux panafricanistes de Barthélémy Boganda.
Le personnel politique centrafricain doit mettre la conquête de la souveraineté au centre de ses revendications, car, elle seule donnera la possibilité d’orienter les politiques économiques, militaires et sociales en fonction des intérêts du peuple centrafricain. Il n’est pas normal qu’un État comme la Centrafrique, qui se dit indépendant depuis plus de 50 ans, n’ait pas une armée capable de défendre le territoire
Par ailleurs, l’existence des États africains sous leur forme actuelle doit être remise en question, puisqu’elle n’offre pas de cadre institutionnel capable de faire face efficacement aux défis de notre temps. Un État panafricain est impératif !
Pour en finir avec cinquante (50) ans de renoncements de l’OUA hier et de l’UA aujourd’hui, la Ligue Panafricaine – UMOJA en appelle aux Panafricanistes de RDC, du Rwanda, du Mali, du Soudan, de la Côte d’Ivoire, de Centrafrique de toutes les zones en conflit, et bien entendu, de tout le continent africain, à s’organiser en forces politiques démocratiques pour investir le champ politique et concourir à la direction de nos États.
La Ligue Panafricaine – UMOJA, se tient à la disposition de la famille panafricaniste afin d’accélérer le processus irréversible de la libération définitive de notre continent.
Fait à Paris le 10 mai 2013
Le Bureau Exécutif de la LP-U
Panafricainement.
Umoja ni nguvu
L’Union fait la force