CÔTE D’IVOIRE : HALTE A LA LIQUIDATION DES LIBERTES POLITIQUES ET SYNDICALES DECLARATION DE LA LIGUE PANAFRICAINE – UMOJA (LP-U) – 21/04/2013 Depuis la brutale intervention militaire étrangère en Côte d‘Ivoire et la « capture » le 11 avril 2011 du Président de la République : Laurent Gbagbo à la Haye, la vie politique ivoirienne
CÔTE D’IVOIRE : HALTE A LA LIQUIDATION DES LIBERTES POLITIQUES ET SYNDICALES
DECLARATION DE LA LIGUE PANAFRICAINE – UMOJA (LP-U) – 21/04/2013
Depuis la brutale intervention militaire étrangère en Côte d‘Ivoire et la « capture » le 11 avril 2011 du Président de la République : Laurent Gbagbo à la Haye, la vie politique ivoirienne est marquée par un recul sans précédent des libertés politiques et des droits démocratiques des citoyens. Les graves conflits sociaux qui secouent l’école ivoirienne depuis quelques mois sont révélateurs de cette situation.
1 – Les faits
Depuis le lundi 8 avril dernier, les enseignants du primaire et du secondaire en Côte d’Ivoire ont entamé une grève de dix jours reconductible à l’appel de l’Intersyndicale du Secteur Education-Formation (ISEF) pour protester contre des « mesures de répression » imposées par le gouvernement, après des précédents arrêts de travail déclenchés en novembre 2012 et février 2013.
Ils réclament notamment ; le reversement des ponctions illégales effectuées sur le salaire des enseignants ; le reversement des cotisations syndicales ; la levée de la suspension des précomptes au profit des syndicats ; l’arrêt des mutations et autres sanctions à l’encontre des syndicalistes ; l’arrêt des poursuites judiciaires et la levée des condamnations …
Ces revendications liées aux violations des libertés syndicales viennent s’ajouter aux revendications corporatistes qui sont à l’origine des grèves précédentes ; paiement du reliquat des effets financiers de la bonification des professeurs et des conseillers ; paiements du rappel des arriérés de l’indemnité de logement des instituteurs ; paiement du rappel des arriérés des effets financiers de la bonification des instituteurs et des effets financiers de reclassement des conseillers.
2- Analyse
La délégation de Côte d’Ivoire de la Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-U) observe que les revendications corporatistes liées aux conditions de travail sont en fait des droits acquis non respectés par l’Etat : indemnités de logement ; bonifications indiciaires…
Quant aux revendications liées aux violations des libertés syndicales, la délégation de la LP – U considère qu’elles sont révélatrices de l’exercice autocratique du pouvoir actuel.
Pour la délégation de la LP – U, cette attaque en règle contre les libertés syndicales fait partie d’une entreprise plus vaste visant à démanteler les libertés politiques depuis l’avènement au pouvoir des libéraux du RHDP.
Elle vient après la tentative d’extermination de l’opposition politique significative, et celle de l’étouffement de la presse libre et après le démantèlement des quelques institutions républicaines par le gouvernement Alassane Ouattara – Konan Bédié.
L’histoire de syndicalisme ivoirien est une lutte économique certes, mais aussi une lutte pour la conquête des libertés. Nous avons en mémoire les grands moments de cette histoire : l’héroïque grève des cheminots africains de 1947 qui visait la suppression de la ségrégation raciale ; la grande grève des fonctionnaires de 1959 pour la conquête de l’indépendance ; les grèves des années 80 qui ont contribué à arracher à l’autocrate Houphouët – Boigny, le multipartisme mais aussi la fin du syndicalisme de participation avec le retour du « multi – syndicalisme ».
La constitution ivoirienne de 2000 est venue confirmer et renfoncer ces libertés et droits acquis : liberté d’opinion et d ‘expression ; liberté de la presse ; liberté d’association ; liberté syndicale ; droit à l’éducation…
Ce sont ces acquis arrachés de haute lutte par le peuple ivoirien et non octroyés qui sont à présent rognés par Alassane Ouattara qui veut ramener le pays en arrière.
3 – Position
3-1 – Relativement aux droits des enseignants
La Ligue Panafricaine – Umoja (LP- U) – délégation de Cote d’Ivoire rappelle à tous les acteurs son attachement à une école panafricaine, républicaine, laïque, gratuite et obligatoire pour tous les enfants. Elle dénonce avec vigueur la privatisation outrancière de l’école et la grave ségrégation sociale entre enfants de pauvres et de riches en cours depuis plusieurs années et en particulier l’extension du phénomène des « écoles françaises ». Elle dénonce l’abaissement de la qualité de l’enseignement et exige que les moyens financiers et matériels conséquents soient mis à la disposition de l’école ivoirienne pour son plein épanouissement.
Aussi, la délégation Côte d’Ivoire de la LP – U soutient les revendications de l’ISEF et exige du gouvernement le respect des obligations de l’Etat.
3-2 –relativement aux libertés syndicales
La constitution ivoirienne en son article 18 reconnait aux travailleurs le droit syndical et le droit de grève.
La Ligue Panafricaine – Umoja (LP – U) – Délégation de Cote d’Ivoire dénonce donc les atteintes aux libertés des travailleurs par le gouvernement..
Aussi la Ligue Panafricaine – Umoja (LP-U) – Délégation de Cote d’Ivoire lance un appel à tous les démocrates, patriotes et panafricanistes afin de se mobiliser pour la défense des libertés collectives.
Si nous ne nous opposons pas à cette dictature qui fait son lit en Côte d‘ivoire, demain nous serons tous broyés par le monstre.
Aussi il nous plait de paraphraser le célèbre enseignement de Martin Luther King « Je n’ai rien dit» :
Quand ils sont venus chercher les pros Gbagbo, je n’ai rien dit.
Je n’étais pas pro Gbagbo
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit.
Je n’étais pas syndicaliste
Et puis, ils sont venus me chercher.
Et
il ne restait plus personne pour protester.
La Ligue Panafricaine – Umoja (LP- U) – Délégation de Cote d’Ivoire
Umoja ni nguvu
L’Union fait la force
Pour La Ligue Panafricaine – Umoja (LP- U) – Délégation de Cote d’Ivoire
Garvey Bonthin KONAN.