Ce jeudi 27 février 2014, les chefs d’État du Kenya, de l’Ouganda et du Ruanda vont signer un pacte de défense. Il sera question d’un accord de coopération militaire entre ces trois pays qui font ensemble 848.255 kilomètres carrés pour 88.200.717 d’habitants. Le Ruanda et l’Ouganda ont une frontière terrestre commune de 169 kilomètres tandis
Ce jeudi 27 février 2014, les chefs d’État du Kenya, de l’Ouganda et du Ruanda vont signer un pacte de défense. Il sera question d’un accord de coopération militaire entre ces trois pays qui font ensemble 848.255 kilomètres carrés pour 88.200.717 d’habitants.
Le Ruanda et l’Ouganda ont une frontière terrestre commune de 169 kilomètres tandis que celle séparant le Kenya de l’Ouganda fait 933 kilomètres. Il y a une frontière lacustre commune à ces trois pays, à savoir, le lac Nyanza avec ses 68.000 kilomètres carrés de surface.
Selon l’East African Community (EAC), organisation politique sous-régionale dont ces trois pays sont membres, ce pacte de défense a pour but de « renfor renforcer la sécurité et le partenariat dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et d’autres menaces à la sécurité dans la sous-région ».
L’EAC à laquelle appartiennent ces trois pays (plus la Tanzanie et le Burundi) a déjà fait ces dernières années de réelles avancées dans le cadre de l’intégration sous-régionale, avec notamment le programme d’une monnaie commune, d’une fédération politique en 2015, sans oublier l’Union douanière qui a été actée en octobre 2013 à Kigali avec pour conséquences deux objets essentiels :
- La libre circulation des biens ;
- La libre circulation des personnes. Aujourd’hui, les citoyens de ces trois pays, avec juste une Carte nationale d’identité peuvent passer d’un pays à l’autre, tout simplement.
Avec ce Pacte de défense, c’est un pas supplémentaire, très important, qui a été franchi et, les Panafricanistes que nous sommes, ne pouvons que saluer cette initiative et nous en réjouir car cela entre en ligne droite dans cet idéal qui nous tient à cœur, pour lequel nous œuvrons, pour lequel nous nous battons et pour lequel nombre de nos devanciers ont lutté des décennies durant, quitte à y laisser leurs vies.
La Ligue Panafricaine –UMOJA invite l’EAC à continuer à œuvrer dans ce sens vers plus d’intégration encore afin que chaque enfant du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi etc. ne voit plus en son voisin un étranger mais bien un compatriote. Et demain, avec les autres pays du continent qui suivront cette voie, on ira à n’en pas douter vers les États-Unis d’Afrique et sans doute même que la présentation d’une pièce d’identité à l’intérieur de nos frontières ne sera plus qu’un vestige de l’histoire.
Dans un continent où les guerres et autres rébellions ne manquent guère, ce Pacte de défense marque un tournant très important, en plus. Il ne saurait venir à l’esprit des dirigeants du Rwanda d’attaquer ceux de l’Ouganda et ces derniers ne s’amuseront pas non plus à attaquer le Kenya. On a là les prémisses de cette Armée continentale que les Panafricanistes appellent de leurs vœux car cette armée, en voyant le jour, résoudrait beaucoup de nos problèmes et cela nous permettra, enfin ! de consacrer notre temps, nos énergies à autre chose qu’à l’extinction des conflits, aux opérations militaires décidées à la hâte mais surtout pilotées de l’étranger par ceux-là mêmes qui allument ces incendies qu’ils prétendent ensuite éteindre.
Des enfants qu’on n’utilisera plus pour faire la guerre, ce seront des enfants qui iront à l’école et qui bâtiront le continent demain.
Des jeunes femmes et des jeunes hommes qui ne prendront plus les armes de guerre pour s’entretuer, ce seront des jeunes femmes et des jeunes hommes qui iront aux champs, qui iront donne des cours dans nos écoles, qui iront soigner les malades dans les établissements de santé du continent.
Des pays qui ne se font pas la guerre, ce sont des pays qui vont consacrer nos énormes budgets de défenses à des secteurs régaliens qui en ont grandement besoin (Santé, Éducation, Recherche, Justice, par exemple).
Défendre notre continent est un droit inaliénable comme celui d’éduquer notre peuple, de le soigner. Mais on ne pourra continuer le faire en allant en rangs dispersés comme cela se fait depuis que les impérialistes ont charcuté notre continent à Berlin. Il est plus que temps que, à ‘image de pacte, dans chaque recoin du continent, cette question soit remise sur la table des discussions, des négociations.
Demain, en 2015, 2020, un mouvement rebelle pourra-t-il se servir d’un de ces pays comme base arrière pour aller déstabiliser un autre ? Nous osons croire que non et il en va du devenir de notre continent.
Obambe GAKOSSO, pour la Ligue Panafricaine – UMOJA