Déclaration de la Ligue Panafricaine – UMOJA sur la «nouvelle monnaie» ECO Le 21 décembre 2019 à Abidjan, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor Français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) des
Déclaration de la Ligue Panafricaine – UMOJA sur la «nouvelle monnaie» ECO
Le 21 décembre 2019 à Abidjan, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor Français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) des ressources disponibles sur ce compte, ainsi que le retrait de tous les représentants français présents dans les organes de décision et la naissance de l’ECO en remplacement du Franc CFA (anciennement colonies françaises d’Afrique). Dans les faits, la monnaie ECO qui devait être celle de l’ensemble des quinze Etats de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devient le nouveau nom du franc CFA en circulation dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sous tutelle française. Dans le fond, rien ne change.
Conformément aux éléments de son programme politique, la Ligue Panafricaine – UMOJA :
DÉNONCE L’APPELLATION « ECO » DE LA NOUVELLE MONNAIE.
La décision d’abandonner l’appellation FCFA a pour motivation l’expression de la souveraineté, l’abandon des vestiges qui rappellent le colonisateur. Une appellation africaine de notre monnaie serait une bonne application de cette décision. Le nom ECO, qui n’a aucune signification dans les langues africaines, se présente comme une copie conforme de l’Euro.
NOTE LA FERMETURE DU COMPTE D’OPÉRATIONS ET LE DÉPART DE TOUS LES FONCTIONNAIRES FRANÇAIS DES INSTANCES DE LA BCEAO
Nous saluons cette décision. Mais elle mérite d’être complétée par les mesures suivantes, mentionnées dans le programme politique de la LP-U :
a. L’audit contradictoire du compte d’opérations pour déterminer le montant exact que le Trésor Français doit à la BCEAO de 1945 à 2019.
b. L’actualisation de cette dette avec les taux d’intérêts successifs fixés par la Banque de France de 1945 à 2019, afin d’en connaître la valeur en ce moment de séparation ;
c. L’établissement d’un moratoire pour le remboursement à la BCEAO de cette dette actualisée ;
d. Le paiement par l’État français aux pays membres de la zone CFA de dommages et intérêts pour avoir retardé leur développement par la séquestration de leurs ressources d’exportation, contre le gré des peuples de la zone CFA.
RÉCLAME ICI ET MAINTENANT:
a. La sortie immédiate du Franc CFA pour tous les pays qui y sont encore soumis;
b. La sortie immédiate des institutions financières néocoloniales telles que le FMI et la Banque mondiale:
c. La création d’une monnaie africaine flexible, parfaitement adaptée au niveau de développement économique des États ouest-africains, qui ne sera garantie que par leurs disponibilités en devises internationales.
La Ligue Panafricaine – UMOJA appelle tous les panafricains d’Afrique de l’ouest et tous les panafricains du monde à se mobiliser au maximum, pour rétablir dans les faits, au plan monétaire, notre souveraineté confisquée.
UMOJA NI NGUVU ! L’UNION FAIT LA FORCE !
Fait à Abidjan et Brazzaville, le 31 décembre 2019
Le Bureau Politique provisoire de la LP-Umoja.