Message de Vœux de la Ligue Panafricaine du Congo-UMOJA (LPC-U)

MESSAGE DE VŒUX DE LA LIGUE PANAFRICAINE DU CONGO-UMOJA (LPC-U)                        Chers compatriotes, l’année 2011 s’achève sur un constat globalement amer pour notre continent et pour notre pays ; jamais année n’aura connu autant de bouleversements depuis au moins une décennie. De l’illusion d’une souveraineté diplomatique et judiciaire  La situation politique sur notre

MESSAGE DE VŒUX DE LA LIGUE PANAFRICAINE DU CONGO-UMOJA

(LPC-U)

                     

 Chers compatriotes, l’année 2011 s’achève sur un constat globalement amer pour notre continent et pour notre pays ; jamais année n’aura connu autant de bouleversements depuis au moins une décennie.

De l’illusion d’une souveraineté diplomatique et judiciaire 

La situation politique sur notre continent est des plus vulnérables. L’exécution du guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi à la suite des bombardements de forces de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI), au mépris des règles élémentaires du droit, au nom d’intérêts bassement mercantiles des puissances occidentales et sans que cela n’ait suscité de vives et dignes réactions de la part de nos gouvernants à la hauteur de la situation, démontrant une fois de plus que la souveraineté politique et diplomatique du continent africain reste à reconquérir.

Les dirigeants africains sont incapables encore à ce jour de s’entendre sur l’essentiel et de se faire entendre de l’extérieur. Avec eux, le rêve de Kwamé Nkrumah, « Africa must unite » demeure un cri sans le moindre écho. Ils foulent aux pieds tous les jours les préceptes de cet homme qui pleura un jour de mai 1963 à Addis Abeba, voyant que la majorité de ses pairs ne voulaient pas de l’unité du continent.

Les cas Gbagbo et Khadafi risquent de faire désormais jurisprudence. Ne soyons,  surpris qu’à l’avenir d’autres chefs d’État africains, parmi les plus progressistes soient déposés par l’Occident pour peu qu’ils ne répondent pas à ses attentes.

Kwamé Nkrumah, premier Premier ministre africain du Ghana indépendant et premier président de ce pays disait en son temps que L’indépendance du Ghana n’aura pas de sens sans la libération totale du continent. Il faut bien croire qu’avec le sort réservé au guide libyen et au président ivoirien, l’indépendance totale du continent soit loin d’être une préoccupation pour les dirigeants africains.

Du néo-colonialisme à travers la répression monétaire du Franc CFA 

Chers compatriotes, l’économie de marché est en crise. Les pays africains aux économies rentières et désarticulées sont frappés de plein fouet et nos populations en payent le prix fort. La crise que traverse la zone euro nous fait légitimement craindre une énième dévaluation du franc CFA, avec toutes les conséquences socio-économiques que nous pouvons imaginer. Comment pourrait-il en être autrement, quand les dirigeants africains refusent de comprendre que battre monnaie est un attribut de souveraineté ?

Comment comprendre, qu’au 21ème siècle, plus de 50 ans après les indépendances nominales, les dirigeants africains de la zone franc, qui ne manquent aucune occasion pour claironner leur souveraineté pleine et entière, parcourent paradoxalement les places financières du monde en quête de la mendicité financière et, dans le même temps, déposent 50 % de leur recette d’exportation dans les comptes d’opération au Trésor public français en guise de garantie d’une monnaie coloniale ?

Du zèle dans l’application servile des programmes des institutions financières internationales (IFI) 

Chers compatriotes, alors qu’au cours de l’année écoulée, des peuples européens sont descendus dans la rue pour protester contre les plans d’austérité proposés par les IFI, alors que certains gouvernements européens dénoncent une atteinte à la souveraineté face aux diktats des représentants de la finance mondiale dont, par la force des choses, ils sont également devenus clients, alors que l’Amérique Bolivarienne remet en cause le rôle des organisations de BretonWoods et crée la banque du sud, dans nombre de nos pays, les kits de gouvernance concoctés par les IFIs sont encore présentés comme la panacée.

La ministre du Travail et des Affaires sociales de l’Italie, Elsa Fornero, 63 ans, pourtant économiste-libérale, a ému de ses larmes l’Italie toute entière le dimanche 4 décembre 2011, lors de la conférence de presse de présentation du budget d’austérité, s’agissant notamment du gel de l’augmentation des petites pensions de retraite. Comment ne pas s’étonner dans ce cas, de la désinvolture et du zèle avec lequel, depuis 25 ans les dirigeants africains appliquent servilement les solutions des IFI, se disputant opposition comme pouvoir, le succès de l’exécution des plans d’austérité imposés par les IFI ?

C’est ainsi que nous avons vu le gouvernement congolais jubilé lors de l’admission du Congo à l’initiative PPTE, et en même temps, le défunt ministre des finances, Nguila Moungounga Nkombo, farouche opposant du pouvoir, revendiqué lui aussi la paternité de ce « joyau », pour l’avoir initié au temps où il était au pouvoir.

Se voulant force de proposition avant tout, la L.P.C-U, qui à ce jour, – rappelons-le -, n’est candidate à aucune fonction élective, n’a eu au cours de son année d’existence, de cesse de dénoncer les diktats des IFI, tout en conviant à des débats de fond sur ces facteurs à l’origine de la pauvreté structurelle de nos populations, que même une gestion orthodoxe des finances publiques ne saurait éradiquer.

De la vie de misère des congolais, transposable à la quasi-totalité des africains

Chers compatriotes, le Congo notre pays traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Les mesures sociales annoncées par le gouvernement n’ont pas eu d’effets substantiels, quand elles ne furent simplement pas appliquées. En effet, comment assurer la gratuité de la césarienne ou encore celle du traitement contre le paludisme pour les jeunes enfants, quand les populations les plus sensibles n’ont même pas accès aux infrastructures sanitaires ? Comment prétendre consolider l’offre en matière d’éducation quand nos écoles demeurent vétustes, sous-équipées, les enseignants mal rémunérés et l’unique université publique du pays réduite à sa plus simple expression ?

Alors que les Congolais dans leur grande majorité n’ont toujours pas accès à l’eau potable, alors que l’accès à l’électricité dans nos grandes villes demeure encore aléatoire malgré la mise en route du barrage d’Imboulou, le gouvernement préfère se lancer dans des choix budgétaires hasardeux en inaugurant des chantiers dits grands travaux qui, quand ils ne sont pas abandonnés avant terme, ne contribuent en aucune manière à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. La situation est grave et un changement s’impose. Aussi, la LPC-U vous interpelle tous sur la nécessité de laisser de côté les problématiques futiles et de se concentrer sur la mise en œuvre d’un programme de gouvernance réfléchi, pouvant servir d’alternative crédible au peuple congolais. C’est fort de cette ambition que la LPC-U a publié au cours de l’année écoulée, son premier ouvrage de débats et de propositions, aux éditions l’Harmattan, intitulé : « Vision de la Ligue Panafricaine du Congo-UMOJA  –  Contributions au débat public ».

Des causes de l’insuccès de l’opposition congolaise

Chers compatriotes, l’opposition congolaise officielle, informelle, tolérée ou non, ne parvient pas à mobiliser l’écrasante majorité des congolais, pourtant victime du régime politique en place. Le seul moment où l’on entend l’opposition congolaise, c’est à la veille des élections. L’électoralisme sous forme de manipulation des tribus est devenu le seul enjeu qui mobilise les élites politiques, donnant ainsi l’impression aux populations que ce qui compte pour les acteurs politiques est la possibilité de remplacer les autres, peu importe le système. Car comment comprendre l’absence des acteurs politiques aux côtés des étudiants qui étudient dans des conditions délabrées, des retraités dont les pensions ne cessent de se dégrader, des malades « soignés » dans les mouroirs, des paysans délaissés dans l’arrière-pays… ?

La LPC-U en appelle aux acteurs de l’opposition à s’engager publiquement et sincèrement en dénonçant les dettes odieuses pour lesquelles, les populations payent le lourd tribut ; en condamnant la répression monétaire du franc CFA, en dénonçant la mainmise des puissances occidentales sur nos ressources stratégiques dont le pétrole, en soutenant concrètement les luttes sociales afin que les populations s’impliquent à leur tour dans le nécessaire combat du changement, sans quoi, ces dernières ne se feront pas d’illusion sur le caractère interchangeable des dirigeants actuels avec une opposition complice du système qui les assaille.

S’unir ou périr, telle est la seule et unique alternative qui s’offre à l’Afrique

Chers compatriotes, le monde change, le monde évolue. L’année 2011 a également été marquée par un affaiblissement du camp occidental et une montée en puissance des pays du sud dits émergents. Dans ce nouvel échiquier mondial qui se dessine sous nos yeux, l’Afrique notre continent peut avoir sa carte à jouer, à la condition de mutualiser nos efforts.

Nous ne le répéterons jamais assez : le panafricanisme est le seul paradigme de gouvernance qui offre une identité large à l’individu africain, de sorte que  les préjugés et les discriminations ethniques n’ont plus lieu d’être. Le panafricanisme est le seul paradigme de gouvernance qui a à cœur de défendre les intérêts et la souveraineté du continent africain. Le panafricanisme est le seul paradigme qui offre les éléments de gouvernabilité à même de satisfaire aux besoins de nos populations et d’engager notre pays et notre continent sur la voie de leur modernité. Le panafricanisme est l’unique paradigme de gouvernance qui met l’Être au centre de ses préoccupations et fait de la recherche de la justice, de l’équité et de l’harmonie universelle sa philosophie. Le panafricanisme est l’unique paradigme qui milite pour la Renaissance africaine; l’Afrique doit se réapproprier les ressorts de son initiative historique pour sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis cinq siècles.

Chers compatriotes, le projet panafricain existe, l’édification d’un État fédéral africain souverain en est l’aboutissement. Il nous incombe de nous en imprégner et de nous l’approprier pour l’année qui commence.

Bonne et heureuse année 2012 à toutes et à tous !

 Le Bureau Exécutif de la LPC-U

 

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